"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


18.5.11

Chacun cherche son livre

Un petit jeu lancé par Nö (qui m'a donné l'occasion de faire la visite de sa brocante du coeur) et découvert chez la Sucrette...




L'Art de voler, que j'ai acheté après avoir vu que Ktl le comparait à Maus, d'Art Spiegelman. Sache tout de suite que pour moi, rien n'égalera jamais l'immense Maus. Il n'empêche que je te recommande vivement cette histoire d'un homme qui rêve de prendre de la hauteur pour s'arracher enfin à la misère et à la médiocrité et dont le destin, sur fond de guerre mondiale et de guerre civile, épouse les espoirs et les désillusions des anarchistes espagnols. Quant à Polina, le livre de Bastien Vivès, il me semble l'avoir découvert chez Lisa il y a déjà un petit moment, mais beaucoup d'autres ont parlé depuis de cette danseuse attachante dont les souffrances, les doutes et les amours sont autant d'étapes dans un parcours initiatique pour apprivoiser enfin son talent.
T'as déjà lu Hans Fallada ? Il y aurait beaucoup à en dire, mais il te suffira peut-être de savoir que Primo Levi considérait Seul dans Berlin comme un des plus beaux livres jamais écrits sur la résistance allemande antinazie. Je viens à peine de terminer Le Buveur et je suis encore sous le choc. Ce récit autobiographique t'entraîne dans la longue et douloureuse descente aux enfers d'un homme qui découvre l'alcool. Si t'as pas trop le moral, passe ton chemin. C'est le genre de roman qui devrait être vendu avec la corde pour se pendre.
Et pour finir, le dernier James Lee Burke. J'aime bien le personnage de Dave Robicheau et cette ambiance si particulière de la Louisiane. Comme pour beaucoup d'auteurs de polar américains, il ne faut pas en lire plusieurs d'affilée sinon ils se confondent tous. Ça tombe bien, ça fait une éternité que j'ai rien lu de lui... Je te dirai ce que vaut Dernier tramway pour les Champs-Elysées quand je l'aurai lu.




Je comprendrais parfaitement que, comme le Pois chiche et le Brun, ton choix se tourne vers des lectures un peu plus coussin péteur. Mais si tu crois que dans la famille des Barbapapa, tout le monde il est rose et il est gentil, je t'arrête tout de suite ! Je te ferais remarquer que Barbamama est NOIRE : et paf ! premier couple mixte de l'histoire de la littérature enfantine. Et en plus, c'est tout plein de vilains promoteurs et d'horribles pollueurs, figure-toi. Quand on sait que ça a été écrit l'année du premier choc pétrolier, ça donne à réfléchir, non ?
Quant au Brun, il m'a subtilisé la suite de Quand souffle le vent du Nord, La Septième vague. Il est plutôt déçu, mais il l'a quand même dévoré. Je vais être obligée de le lire pour en avoir le coeur net...

6.5.11

Mea Culpa



Dis-moi la vérité, en fait ça fait trois mois que tu me considères comme une grosse mal élevée qu'a jamais appris les bonnes manières, hein ? Mais en fait non ! Je suis juste un peu lente à la comprenette. Je viens seulement de réaliser qu'aucun d'entre toi n'a jamais reçu les longues réponses que j'ai mitonnées pour chacun de tes commentaires depuis le premier ! Rhalalala, je te jure...

Bref, pour l'instant je n'ai pas encore trouvé le pourquoi du comment. Donc, à partir du précédent billet, je te réponds directement dans les commentaires (mais si tu peux m'expliquer comment on fait pour répondre aux commentaires par mail sur blogspot, je suis preneuse).

Et évidemment, je te présente toutes mes confuses, comme dirait M. Preskovitch.

4.5.11

Petits bonheurs

Comme je te le disais la dernière fois, j'ai profité des vacances pour envoyer le pois chiche respirer le bon air pur de la campagne chez ses grands-parents et ça m'a fait le plus grand bien, merci. Je t'avoue que j'avais des projets. Je me voyais gambader dans les musées telle un petit cabri, écarquiller des yeux de hibou dans les salles obscures, picorer ça et là des mets délicats comme une poule son pain dur, mettre ma parure d'oiseau de paradis pour illuminer les folles nuits de la capitale et ronfler plus fort qu'un bouledogue asthmatique jusqu'à une heure avancée de l'après-midi. Laisser parler la bête en moi, quoi. Faire le wild dans ma tête.
Et puis... Et puis, j'ai récupéré un gros truc à traduire et j'ai passé ces quelques jours en tête à tête avec mon ordinateur pendant que le Brun bossait comme un fou de son côté. En fait de vie de patachon, il y a d'abord eu un soir où l'appel irrésistible du poulet au curry vert et le vide intersidéral du frigo nous ont convaincus de nous traîner péniblement jusqu'au Thaï du coin pour dîner, puis un anniversaire où j'ai bâillé un bon moment à m'en décrocher la mâchoire avant de piquer misérablement du nez dans le canapé. A part ça, rien. Nada. Le vide absolu. La lose.

Heureusement, au milieu de cette grande débâcle, j'ai quand même réussi à m'accorder quelques menus plaisirs...
- Marcher jusqu'au bureau dans les rues désertes au petit matin, avec le 7/9 dans les oreilles.
- Rentrer à la maison en s'étonnant qu'il fasse encore jour à 21 heures et sentir le souffle tiède d'un printemps estival...
- Prendre le temps de faire du shopping ailleurs que chez Monop' pour la première fois depuis 78 ans et demi (et redécouvrir la joie des grands magasins bondés avec skyrock à fond les ballons le samedi après-midi).
- Tester le vernis autocollant fluo de chez Sephora...





- Bruncher le dimanche matin en feuilletant le dernier XXI et le premier 6 Mois (et fondre en larmes sur ma tartine devant The Julie Project, le reportage photo bouleversant de Darcy Padilla, qui a suivi Julie, une jeune mère célibataire, paumée et séropositive, pendant 18 ans, jusqu'à sa mort. Franchement, une grosse claque.)
- Aller aux Buttes-Chaumont sur un coup de tête pour voir le fameux Rosa Bonheur, LE café dont tout le monde me rabâche les oreilles en ce moment (pour finir par ne pas y mettre les pieds et par s'asseoir sur un petit coin de pelouse au milieu d'une foule compacte).





- Récupérer un pois chiche qui se jette dans mes bras en criant : "C'est ma maman !" et en poussant des petits couinements de bonheur.




(Ah tiens, on me souffle dans l'oreillette que j'ai omis de mentionner le soir où je suis rentrée au bercail à 6 heures du mat' en titubant après une nuit de folie avec deux vieux potes du temps où je savais encore m'amuser. Tu m'excuses, mais ça ne cadrait pas avec la mièvrerie générale de mon billet.)

27.4.11

Heureusement...

Ned est invité à une fête. Malheureusement, la fête est en Floride et il habite à New York. Heureusement, il a un avion. Malheureusement, l'avion explose. Heureusement, il a un parachute. Malheureusement, il y a un trou dans le parachute... Ned parviendra-t-il à échapper aux requins et aux tigres pour arriver jusqu'à la fête ?
Arrimé à moi comme si je l'emmenais faire un tour sur les montagnes russes, le pois chiche écoute le récit se dérouler avec des Oh ! d'angoisse et des Ah ! de soulagement. Quant à moi, j'admire les illustrations à la fois naïves et très graphiques de Remy Charlip, ainsi que l'alternance des couleurs et du noir et blanc pour souligner les rebondissements de l'histoire. Publié pour la première fois en 1964, ce classique de la littérature enfantine américaine vient d'être traduit en français par Olga Kent.




Heureusement, Remy Charlip, éditions MeMo.

24.4.11

Merci pour le chocolat




 Tu vas dire que je ne te parle que de boustifaille et tu n'auras pas tort. Je sais, je sais, l'été n'est pas loin et vu comme c'est parti, je peux faire une croix sur le bikini sexy folie. Mais c'est quand même pas ma faute si j'ai gagné du chocolat chez la Maîtresse en maillot de bain, si ? Qu'est-ce que tu veux, les Dieux de l'Internet veillent sur moi. Ou alors, c'est ma mère, qui me voit toujours comme la grande sauterelle aux genoux cagneux que j'étais à 10 ans et tente régulièrement de me gaver comme si elle comptait me servir en plat de résistance à Noël prochain. Si ça se trouve, elle a soudoyé Anaïs pour que je gagne. Tout est possible, tu serais surpris de savoir de quoi ma mère est capable quand il s'agit de nous nourrir. Pour mémoire, je te rappelle qu'elle a réussi à faire manger une délicieuse langue de boeuf sauce gribiche au Pois Chiche, à une époque où il considérait le simple fait de lui infliger la vue d'un truc aussi exotique qu'une carotte comme une déclaration de guerre en bonne et due forme.
Bref, peu importe. Ce qui compte, c'est que j'ai trouvé hier dans ma boîte aux lettres un colis plein de chocolat (dont une plaquette parfum rocher au lait autour de laquelle le Brun et moi, nous avons failli nous dire des choses irréparables) et qu'en ce moment-même, je savoure un petit carré de chocolat goût banana split.
Merci à Anaïs, ma gentille cloche de Pâques...

Et sinon, je reviens très vite te raconter ces quinze jours de vacances sans enfant pendant lesquels je n'ai à peu près rien fait d'intéressant... Si, si, tu vas adorer.

14.4.11

fashionista à tendance mère dodue


TACHE MENAGERE

QUI VA SANO VA MOLO

C'EST LE POMPOM SUR LA GARONNE

CARPE DIEM




Ça faisait longtemps que je t'avais pas pondu un petit billet en vrac, ça tombe bien j'ai plein de choses à te dire qui n'ont absolument rien à voir les unes avec les autres...
D'abord, je te signale en passant qu'il y a une collection capsule Swildens chez Monop'. Et je tiens à ce que tu saches que je ne suis pas passée faire une razzia AVANT de t'en parler. A ce niveau-là, c'est plus de l'altruisme, c'est un don de soi. Je serais assez pour qu'en signe de reconnaissance, tu suggères au Vatican de me canoniser dare-dare. Sinon, pour en revenir à la collection Swildens, je t'avertis quand même que si je ne trouve pas le tee-shirt bang bang dans ma taille, je serai obligée de t'infliger d'atroces souffrances en représailles. A bon entendeur, salut...
A part ça, j'ai découvert ce matin chez Roca un projet photo qui me plaît bien. Parisiennes : toutes deconn'. Je cite leur présentation : "Une série de trente photographies des guerrières urbaines qui n’en font qu’à leurs têtes dans les rues de Paris." Alors, je n'ai pas bien saisi s'il y avait un message, mais j'adore ce mélange de poésie et d'humour. Ça vaut bien un petit détour.
☆ Et je t'ai gardé le meilleur pour la fin. Une pâtisserie orientale qui DECHIRE SA RACE ! Et je pèse mes mots. C'est une petite boutique à côté du café de l'Industrie, dans le quartier de Bastille. Je suis tombée en arrêt sur un tapis de petits gâteaux plus jolis et appétissants les uns que les autres. J'ai testé pour toi la bourse à la violette, le cigare sésame cardamone, le cornet pistache aneth et le picadillo amande piment... Dommage que j'aie déjà du mal à fermer mon jean, je lui aurais volontiers braqué tout son stock pour aller me le boulotter au fond d'une allée sombre (rapport au fait que j'aime pas partager). Ne t'esclaffes pas, je ne plaisante jamais avec la nourriture ! Par ailleurs, ce billet n'est hélas pas sponsorisé. Monsieur Diamande, si tu me lis, n'hésite pas à m'envoyer quelques menues pâtisseries en remerciement. D'ailleurs je ne suis pas la seule à être conquise, les Inrock le décrivent comme le Pierre Hermé algérien ! M'est avis qu'on a intérêt à en profiter tant qu'il y a pas trop la queue devant..
Diamande (clic) : 4 rue Sedaine, Paris 11.

7.4.11

Paris ♥




 
Sache tout d'abord qu'hier, j'étais à l'article de la mort. Tu as bien failli ne plus me revoir, j'étais à deux doigts de passer l'arme à gauche et d'aller discuter le bout de gras avec St Pierre. C'était la débandade des organes, le grand n'importe nawak dans mon corps. J'en étais à me dire qu'après 35 ans, si tu te réveilles et que tu n'as mal nulle part, c'est que tu es mort. PIRE, j'en étais à souhaiter de ne pas me réveiller ! Bref, j'ai un rhume.
Oui enfin, j'ai aussi d'autres trucs gravissimes que je ne te détaillerai pas ici rapport au fait que j'ai promis l'exclusivité à ma concierge. Quoi qu'il en soit, le médecin que j'ai consulté ce matin a aussitôt mesuré la gravité de la situation. Il lui a suffi de quelques minutes pour me livrer un diagnostic hautement scientifique... Je cite : "Ben vous êtes stressée et très fatiguée." Sans déconner ? Pourquoi j'ai pas fait médecine, moi ?
Rha là là, heureusement que ma ville est belle et que j'ai ressorti mes souliers vernis.