Ma mère est une sainte, c'est vrai. Mais je lui ai fait un cadeau empoisonné. Tu comprends, depuis quelques temps, le Pois chiche voue une passion sans borne à la Série des P'tites Poules. Si tu ne connais pas, je te conseille vivement de les lire ou de les faire lire à ta progéniture. C'est malin, c'est drôle et c'est bourré de jeux de mots et de références historiques, littéraires et picturales - hélas pas toujours immédiatement accessibles aux tous petits. Dans "Pas de poules mouillées au poulailler", nos amies les p'tites poules mettent en déroute une bande de fouines et célèbrent leur victoire en chantant "Allons enfants de la batterie..." Evidemment, à ce stade de la lecture, il faut brailler sur l'air de la Marseillaise. Emportée par mon enthousiasme, j'ai chanté tout le premier couplet au Pois chiche, qui l'a - hélas - très bien retenu. Et qui la chante désormais à longueur de journées (sauf quand il chante le générique de l'Araignée, son autre passion du moment).
Ma mère est une sainte, je ne le répéterai jamais assez. Mais la Marseillaise à haute dose pendant une semaine a failli avoir raison de sa santé mentale (ainsi que de celle de toute la famille). D'ailleurs, c'est bien simple, au bout de deux jours, tout le monde chantonnait l'hymne national jusque dans les toilettes...
Ma mère est une sainte, tu le sais. Mais sa vengeance a quand même été diabolique. Heureusement que le Pois chiche repartait dès ce matin chez son grand-père paternel, parce que je fredonne déjà l'Internationale en boucle. Dieu seul sait ce qu'il va nous chanter au retour...