"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


8.12.11

Back!


 - Pour la Blonde et la Mexicaine, qui n'y croyaient plus -
(si comme moi, tu es du genre après-gardiste,
n'hésite pas à m'imiter)

un livre : Ben tiens. Et pourquoi pas me demander si je préfère pôpa ou môman ? On est bien d'accord qu'il est IMPOSSIBLE de choisir UN seul livre ? Comment ça, c'est le principe du truc ? Ah bon. Alors, le dernier que j'ai lu : Le Sel et le soufre, d'Anna Langfus. Paru en 1960, ce récit autobiographique décrit la longue descente aux enfers d'une jeune Juive de 19 ans, choyée par ses parents et son mari, et qui se retrouve confrontée à l'insoutenable réalité de la guerre et de la Shoah après l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie. Un document extraordinaire sur la douleur des survivants.

un dessert : Volontiers, du moment qu'on ne me demande pas de renoncer au fromage.

une odeur :  Celle de la lessive de la môman du Brun. Je l'adore ! A tel point qu'à chaque fois qu'on va chez elle, j'apporte du linge à laver. Tu crois que je devrais en parler à un psy ?

un objet : Une gomme. D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours trimballée avec une gomme que je passais mon temps à triturer et à me frotter sur les lèvres. J'ai arrêté le jour où un copain qui venait de commencer une analyse m'a dit : "Tiens, tu te gommes la bouche... Intéressant."

une ville : Berlin ! Je veux aller à BERLIN (Le Brun, ceci est un message personnel POUR TOI) !

une émotion : Le moment où je suis sortie des toilettes, avec mon test de grossesse au creux de la main, les joues brûlantes et le coeur battant à tout rompre...
 
un moment de la journée : Mon arrêt matinal à la Perle, sur le chemin du bureau, le temps d'un café crème et d'un Libé en diagonale.
 
une paire de chaussures : La dernière que j'ai achetée, des camarguaises noires fabriquées en France (c'est la nouvelle lubie du Brun). 

un dimanche : J'ai aussi un créneau jeudi, si tu veux.  

une chanson : La reprise de Toxic par Marc Ronson que je t'ai mise en accompagnement de ce billet. J'en profite, parce que le Pois chiche rentre ce soir de chez ses grands-parents et il y a toutes les chances pour qu'à partir de demain, je me remette à chanter en boucle La Compagnie des lapins bleus.

Voilà, voilà. Je sais, c'est un peu léger après un long mois de silence. On va dire que ça me permet de prendre un air dégagé pour te souhaiter, mine de rien...

UNE BONNE ANNÉE 2012 !

2.12.11

L'inconnu de la rue Ordener


 Le téléphone vibre en sourdine sur la table basse et l'écran s'allume. Tiens, un texto ! J'adoooore recevoir des messages. Je jette un coup d'oeil, mais le numéro ne me dit rien. Je lis : "Je dors chez Christophe, rendez-vous demain matin à 8 heures, rue Ordener." Putain, la lose. C'est même pas pour moi, c'est juste une erreur.
Tant pis, je réponds quand même : "Trop tôt, trop loin. Personnellement, demain à 8 heures, je serai dans mon lit". C'est totalement faux, je serai sûrement en train de courir partout dans la maison en répétant mon mantra quotidien des jours d'école : "Putain-on-est-en-retard-putain-on-est-en-retard-putain-putain-vite-on-est-en-retard-putain..." mais bon, le type n'en sait rien. Je lui vends du rêve, tu vois. J'aime bien penser que d'une certaine façon, quelque part dans le monde, dans l'esprit de l'inconnu de la rue Ordener, demain à 8 h, je serai encore en train de dormir. C'est presque comme si je m'offrais un dimanche en pleine semaine.

Je sais pas pourquoi, ça me fait penser à la fois où j'ai envoyé un texto à Anita, une vieille amie que je ne vois pas très souvent, pour l'inviter à un dîner à la maison. Quelques instants plus tard, je reçois la réponse : "Qui c'est ?" Je pourrais écrire bêtement "C'est Céleste," mais je me sens d'humeur facétieuse : "J'y crois pas, t'as même pas mon numéro en mémoire ? Allez, je te donne un indice : je suis beaucoup plus bonne que la plus bonne de tes copines !" Et je joins à mon message une photo de moi en maillot de bain. Quand je te dis que je mange du clown tous les matins au petit-déj. Deux secondes plus tard, le téléphone vibre à nouveau : "Désolé, je ne te connais pas." Anita avait changé de numéro et il y avait désormais un mec qui devait bien rigoler en montrant ma photo à ses copains. Ou pire encore, à ses copines trop bonnes.

Mais pourquoi je te racontais ça, déjà ? Ah oui ! L'inconnu de la rue Ordener. Eh bien figure-toi que ce n'était pas une erreur de destinataire. Ni un inconnu. Ni même mon téléphone, d'ailleurs. Non, c'était le téléphone du Brun, qui avait donc rendez-vous avec un client le lendemain matin à 8 heures pour faire un devis.


29.11.11

Pomelo !


 J'ai découvert il y a peu la série des Pomelo, grâce à la Blonde. C'est beau, c'est intelligent et ça a surtout une qualité que j'apprécie beaucoup dans la littérature ou le cinéma dits "jeunesse", c'est qu'il y a plusieurs niveaux de lecture. J'entends par là que le Pois chiche ne rigole pas pour les mêmes raisons que moi. Comme dans Le Monde de Némo, si tu veux. Quand tu te mets à ricaner devant les mouettes qui piaillent "A moi ! A moi !", c'est - un peu - pour faire savoir au reste de la salle que tu as capté la référence hitchcockienne. Mais le reste de la salle - c'est-à-dire le Pois chiche - est trop occupé à se gondoler sur le canapé en repensant à la scène où Mme Goéland prend une explosion sous-marine pour un prout de M. Goéland pour noter ta vaste culture cinéphile. Le reste de la salle ferait mieux d'aller voir un spectacle de Bigard, moi je dis... Bref, je m'égare.

 Tu l'as compris, j'aime beaucoup Pomelo. Nous avons commencé par le dernier né de la série, à savoir "Pomelo et les couleurs". Après un gros succès auprès du nain, nous avons poursuivi avec "Pomelo est amoureux", "Pomelo voyage" et le magnifique "Pomelo grandit". Tous de la même qualité, mais un chouïa complexes pour un enfant de trois ans. Là où les choses deviennent merveilleuses, c'est que samedi, le Brun et moi-même avons emmené le Pois chiche voir les vitrines de Noël du Bon marché - qui sont toutes pourraves, mais c'est une autre histoire. Et en arrivant à la librairie, que vois-je ? Benjamin Chaud en personne, en train de dédicacer ses livres ! J'ai aussitôt embarqué "Pomelo et les contraires" et surtout "Une chanson d'ours", son dernier ouvrage, qui a manqué de peu le prix du meilleur album 2011 à Montreuil et qui est encensé un peu partout. Bon, pour être tout à fait honnête, le Pois chiche a vite divagué vers les Barbapapa et c'est à peine s'il a jeté un oeil sur le dessin. Les enfants, c'est rien que des ingrats. Si j'avais su, j'aurais dit à Benjamin de me le dédicacer à moi.





17.11.11

At Last!



Enfin, mon amour est venu. Ma solitude a disparu et la vie chante pour moi. Oh oui, enfin ! Le ciel, là-haut, est limpide. Mon coeur frémissait tout bas, le soir où mes yeux se sont posés sur toi. J'ai trouvé un rêve à qui me confier, un rêve qui m'appartient. J'ai trouvé un émoi où poser ma joue, un émoi qui me semble fou. Oh oui, quand tu as souri... Tu as souri et le charme a agi. Et nous voilà tous deux, au paradis. Car tu es mien. Enfin !

6 ans et un Pois chiche plus tard, sache mon Brun que mon coeur continue de frémir tout bas chaque fois que mes yeux se posent sur toi...

7.11.11

La mère amère


 J'entends ses pleurs résonner dans le couloir du métro avant même de la voir. Une femme âgée la tire par la main tandis que derrière, une autre plus jeune monte les escaliers avec une poussette dans les bras. La fillette doit avoir deux ans et demi et cherche clairement à excéder ses compagnes. Sa mère semble d'ailleurs à bout de patience...
Arrivée sur le quai, je monte dans le métro et je m'assieds sur un strapontin. Elles entrent dans le wagon quelques instants plus tard, juste avant la fermeture des portes. Pendant que la plus jeune installe la petite sur une banquette, la vieille dame tente en vain de replier la poussette. L'autre la lui reprend des mains : "Mais non, maman. Laisse-la ouverte." Elle s'installe sur un strapontin. La grand-mère s'assied sur la banquette à côté de sa petite fille, qui se met aussitôt à pleurnicher. "Nan, pas toi !" Après avoir argumenté quelques instants, la mère finit par la prendre avec un soupir exaspéré et la pose dans la poussette, face à elle. Elle fait signe à la vieille dame de la rejoindre. La petite pleure de plus belle. Elle veut la place de sa grand-mère. Elle se débat pour sortir de la poussette et braille à pleins poumon. La vieille se lève en râlant et sa fille l'engueule : "Il ne faut pas céder ! Ce n'est pas elle qui décide, quand même !" Mais tout en parlant, elle attrape l'enfant et la pose rudement sur le siège. "Voilà, t'es contente ? T'as encore gagné !"

La grand-mère vient s'asseoir à côté de moi. Elle a le regard dur et la bouche pincée des gens à qui la vie n'a pas beaucoup souri. Elle lance à sa fille, par dessus la tête de la gamine : "Je t'avais bien dit qu'il fallait pas l'emmener." Avant d'ajouter d'une voix pensive : "Elle a jamais été belle, comme petite... Qu'est-ce qu'elle ressemble à son père !"

Et soudain, j'ai compris pourquoi la môme voulait tellement l'emmerder.

27.10.11

Comment j'ai failli épouser un physicien nucléaire millionnaire


Par un beau samedi d'automne, alors que j'hésitais longuement entre un brie crémeux et un petit chèvre aux airelles à la fromagerie du Monop' (#mavieestpassionnante), j'ai été abordée de façon assez... originale, dirons-nous, par un monsieur qui devait avoir la quarantaine bien tassée et me soufflait à la figure une haleine chargée en alcool.

- Bonjour, je suis physicien nucléaire. J'habite juste à côté. Alors quand j'en ai marre de la physique nucléaire, je descends faire mes courses. Histoire de me changer les idées.
(Un génie s'offre à toi, fillette. Enjoy.)
- Ah oui ?
(Comment te dire... Entre la physique nucléaire et le chèvre aux airelles, y a pas photo.)
- C'est fou, hein. Comme si ça suffisait pas de se fatiguer pour gagner de l'argent, il faut encore travailler pour le dépenser ! Quand on est seul, on est bien obligé de faire ses courses soi-même.
(En plus, je suis célibataire. Décidément, c'est ton jour de chance !)
- Nous, on alterne.
(Je crois que je vais prendre le chèvre ET le brie.)
- Bon, ben salut.

Après avoir erré un long moment dans le supermarché bondé en balançant tout ce qui me tombe sous la main dans mon panier, je finis par me diriger vers la sortie. Devant les caisses, c'est la cohue des grands jours. J'en choisis une au hasard. De toute façon, une sorcière s'est penchée sur mon berceau le jour de ma naissance pour me maudire : "Toi, tu choisiras TOUJOURS la mauvaise file d'attente." Suffit de le savoir et de prendre son mal en patience.
Mais qui je découvre devant moi ? Mon ami le physicien nucléaire, pardi ! L'alcool aidant, il a manifestement tout oublié de notre rencontre, vingt minutes plus tôt. Il se penche vers moi pour me glisser sur le ton de la confidence :

- J'hésite à prendre du champagne...
(Le luxe s'offre à toi, fillette. Enjoy)
- Ah oui ? 
(Putain, ça va être long.) 
- Ben oui, ça irait bien avec le faisan.

Je baisse les yeux et effectivement, il a un faisan mort à la main.
Un faisan. Mort. A la main.

- En même temps, j'ai deux bouteilles de Ruinart à la maison. Ça m'embête parce que j'avais promis d'apporter le faisan à un ami, mais je ne sais plus à qui. Ce serait quand même dommage de gâcher ça !
(Toi et moi, nus sur une peau de bête, une bouteille de Ruinart dans une main et un cuissot de faisan grillé dans l'autre.)
- Ah oui...
(... mais non.)
- C'est parce que je reviens de la chasse. Le chauffeur vient de me déposer. D'habitude, on prend l'hélicoptère, mais bon. Et sinon, vous vous appelez comment ?
(Allez, je t'emmène au Sofitel. Fais pas ta majorette.)
- Céleste.
(Pourquoi je réponds, moi ? Et bon sang, où est passée la caissière ?)
- Ooooh, un cadeau du ciel !
(Je te déballe, on s'emballe et le tour est joué.)
- Je crois que c'est à votre tour.
(Merci mon Dieu, la caissière est revenue.)
- Et y a beaucoup de petites Céleste ?
- ...
- Ben oui, vous avez déjà enfanté ?
- Si c'est une façon poétique de me demander si j'ai des enfants, la réponse est oui.
- Ah. En même temps, dans un couple, y a des hauts et des bas.
(il me mime les montagnes russes de la main)
- Non, nous c'est plutôt comme ça.
(je mime l'ascension d'une fusée vers le plafond du Monop')

Sentant la situation lui échapper, il décide de quitter la scène en beauté.
- Vous venez souvent faire vos courses ici ? Parce que le directeur est un de mes amis intimes. (Il se tourne vers la caissière) Hein, mademoiselle ? Comment va Jean-Pierre ? Vous lui direz bonjour de ma part.

Et tournant dignement les talons, il repart comme il est venu.

Avec son faisan mort à la main.




PS : En parlant de faisan, j'ai dîné dernièrement à la Pizza Chic avec la Blonde et Mme Gloubi. Finalement, c'était un peu ma première vraie rencontre avec toi. Eh bien, sache que j'ai passé un excellent moment, on remet ça quand tu veux :-)

19.10.11

L'histoire de ma tante est épatante...



Aesop a mis un tapis de feuilles mortes dans sa boutique de la rue Vieille du Temple et j'ai sacrément envie d'aller me rouler dedans, je vois comme un petit bout de ciel bleu de ma fenêtre, j'ai changé de vernis, y a une expo dont l'intitulé me fait marrer au Mont de piété, j'ai découvert des jolies affiches que je verrais bien au mur chez le Pois chiche et un très beau film d'animation réalisé par Spike Jonze (♥) et Olympia Le-Tan...
Voilà, voilà. Je reviens dès que j'ai kèkchoz de plus intéressant à dire, hein.




http://www.imagekind.com/best-selling-art-prints



Spike Jonze: Mourir Auprès de Toi on Nowness.com.