J'ai découvert il y a peu la série des Pomelo, grâce à la Blonde. C'est beau, c'est intelligent et ça a surtout une qualité que j'apprécie beaucoup dans la littérature ou le cinéma dits "jeunesse", c'est qu'il y a plusieurs niveaux de lecture. J'entends par là que le Pois chiche ne rigole pas pour les mêmes raisons que moi. Comme dans Le Monde de Némo, si tu veux. Quand tu te mets à ricaner devant les mouettes qui piaillent "A moi ! A moi !", c'est - un peu - pour faire savoir au reste de la salle que tu as capté la référence hitchcockienne. Mais le reste de la salle - c'est-à-dire le Pois chiche - est trop occupé à se gondoler sur le canapé en repensant à la scène où Mme Goéland prend une explosion sous-marine pour un prout de M. Goéland pour noter ta vaste culture cinéphile. Le reste de la salle ferait mieux d'aller voir un spectacle de Bigard, moi je dis... Bref, je m'égare.
"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."
29.11.11
Pomelo !
J'ai découvert il y a peu la série des Pomelo, grâce à la Blonde. C'est beau, c'est intelligent et ça a surtout une qualité que j'apprécie beaucoup dans la littérature ou le cinéma dits "jeunesse", c'est qu'il y a plusieurs niveaux de lecture. J'entends par là que le Pois chiche ne rigole pas pour les mêmes raisons que moi. Comme dans Le Monde de Némo, si tu veux. Quand tu te mets à ricaner devant les mouettes qui piaillent "A moi ! A moi !", c'est - un peu - pour faire savoir au reste de la salle que tu as capté la référence hitchcockienne. Mais le reste de la salle - c'est-à-dire le Pois chiche - est trop occupé à se gondoler sur le canapé en repensant à la scène où Mme Goéland prend une explosion sous-marine pour un prout de M. Goéland pour noter ta vaste culture cinéphile. Le reste de la salle ferait mieux d'aller voir un spectacle de Bigard, moi je dis... Bref, je m'égare.
17.11.11
At Last!
Enfin, mon amour est venu. Ma solitude a disparu et la vie chante pour moi. Oh oui, enfin ! Le ciel, là-haut, est limpide. Mon coeur frémissait tout bas, le soir où mes yeux se sont posés sur toi. J'ai trouvé un rêve à qui me confier, un rêve qui m'appartient. J'ai trouvé un émoi où poser ma joue, un émoi qui me semble fou. Oh oui, quand tu as souri... Tu as souri et le charme a agi. Et nous voilà tous deux, au paradis. Car tu es mien. Enfin !
6 ans et un Pois chiche plus tard, sache mon Brun que mon coeur continue de frémir tout bas chaque fois que mes yeux se posent sur toi...
7.11.11
La mère amère
J'entends ses pleurs résonner dans le couloir du métro avant même de la voir. Une femme âgée la tire par la main tandis que derrière, une autre plus jeune monte les escaliers avec une poussette dans les bras. La fillette doit avoir deux ans et demi et cherche clairement à excéder ses compagnes. Sa mère semble d'ailleurs à bout de patience...
Arrivée sur le quai, je monte dans le métro et je m'assieds sur un strapontin. Elles entrent dans le wagon quelques instants plus tard, juste avant la fermeture des portes. Pendant que la plus jeune installe la petite sur une banquette, la vieille dame tente en vain de replier la poussette. L'autre la lui reprend des mains : "Mais non, maman. Laisse-la ouverte." Elle s'installe sur un strapontin. La grand-mère s'assied sur la banquette à côté de sa petite fille, qui se met aussitôt à pleurnicher. "Nan, pas toi !" Après avoir argumenté quelques instants, la mère finit par la prendre avec un soupir exaspéré et la pose dans la poussette, face à elle. Elle fait signe à la vieille dame de la rejoindre. La petite pleure de plus belle. Elle veut la place de sa grand-mère. Elle se débat pour sortir de la poussette et braille à pleins poumon. La vieille se lève en râlant et sa fille l'engueule : "Il ne faut pas céder ! Ce n'est pas elle qui décide, quand même !" Mais tout en parlant, elle attrape l'enfant et la pose rudement sur le siège. "Voilà, t'es contente ? T'as encore gagné !"
La grand-mère vient s'asseoir à côté de moi. Elle a le regard dur et la bouche pincée des gens à qui la vie n'a pas beaucoup souri. Elle lance à sa fille, par dessus la tête de la gamine : "Je t'avais bien dit qu'il fallait pas l'emmener." Avant d'ajouter d'une voix pensive : "Elle a jamais été belle, comme petite... Qu'est-ce qu'elle ressemble à son père !"
Et soudain, j'ai compris pourquoi la môme voulait tellement l'emmerder.
27.10.11
Comment j'ai failli épouser un physicien nucléaire millionnaire
Par un beau samedi d'automne, alors que j'hésitais longuement entre un brie crémeux et un petit chèvre aux airelles à la fromagerie du Monop' (#mavieestpassionnante), j'ai été abordée de façon assez... originale, dirons-nous, par un monsieur qui devait avoir la quarantaine bien tassée et me soufflait à la figure une haleine chargée en alcool.
- Bonjour, je suis physicien nucléaire. J'habite juste à côté. Alors quand j'en ai marre de la physique nucléaire, je descends faire mes courses. Histoire de me changer les idées.
(Un génie s'offre à toi, fillette. Enjoy.)
- (Comment te dire... Entre la physique nucléaire et le chèvre aux airelles, y a pas photo.)
- C'est fou, hein. Comme si ça suffisait pas de se fatiguer pour gagner de l'argent, il faut encore travailler pour le dépenser ! Quand on est seul, on est bien obligé de faire ses courses soi-même.
(En plus, je suis célibataire. Décidément, c'est ton jour de chance !)
- Nous, on alterne.
(Je crois que je vais prendre le chèvre ET le brie.)
- Bon, ben salut.Après avoir erré un long moment dans le supermarché bondé en balançant tout ce qui me tombe sous la main dans mon panier, je finis par me diriger vers la sortie. Devant les caisses, c'est la cohue des grands jours. J'en choisis une au hasard. De toute façon, une sorcière s'est penchée sur mon berceau le jour de ma naissance pour me maudire : "Toi, tu choisiras TOUJOURS la mauvaise file d'attente." Suffit de le savoir et de prendre son mal en patience.
Mais qui je découvre devant moi ? Mon ami le physicien nucléaire, pardi ! L'alcool aidant, il a manifestement tout oublié de notre rencontre, vingt minutes plus tôt. Il se penche vers moi pour me glisser sur le ton de la confidence :
- J'hésite à prendre du champagne...
(Le luxe s'offre à toi, fillette. Enjoy)
- Ah oui ?
(Putain, ça va être long.)
- Ben oui, ça irait bien avec le faisan.
Je baisse les yeux et effectivement, il a un faisan mort à la main.
Un faisan. Mort. A la main.
- En même temps, j'ai deux bouteilles de Ruinart à la maison. Ça m'embête parce que j'avais promis d'apporter le faisan à un ami, mais je ne sais plus à qui. Ce serait quand même dommage de gâcher ça !
(Toi et moi, nus sur une peau de bête, une bouteille de Ruinart dans une main et un cuissot de faisan grillé dans l'autre.)
- Ah oui...(... mais non.)
- C'est parce que je reviens de la chasse. Le chauffeur vient de me déposer. D'habitude, on prend l'hélicoptère, mais bon. Et sinon, vous vous appelez comment ?
(Allez, je t'emmène au Sofitel. Fais pas ta majorette.)
- Céleste.
(Pourquoi je réponds, moi ? Et bon sang, où est passée la caissière ?)
- Ooooh, un cadeau du ciel ! (Je te déballe, on s'emballe et le tour est joué.)
- Je crois que c'est à votre tour.
(Merci mon Dieu, la caissière est revenue.)
- Et y a beaucoup de petites Céleste ?- ...
- Ben oui, vous avez déjà enfanté ?
- Si c'est une façon poétique de me demander si j'ai des enfants, la réponse est oui.
- Ah. En même temps, dans un couple, y a des hauts et des bas.
(il me mime les montagnes russes de la main)
- Non, nous c'est plutôt comme ça.
(je mime l'ascension d'une fusée vers le plafond du Monop')
- Vous venez souvent faire vos courses ici ? Parce que le directeur est un de mes amis intimes. (Il se tourne vers la caissière) Hein, mademoiselle ? Comment va Jean-Pierre ? Vous lui direz bonjour de ma part.
Et tournant dignement les talons, il repart comme il est venu.
Avec son faisan mort à la main.
PS : En parlant de faisan, j'ai dîné dernièrement à la Pizza Chic avec la Blonde et Mme Gloubi. Finalement, c'était un peu ma première vraie rencontre avec toi. Eh bien, sache que j'ai passé un excellent moment, on remet ça quand tu veux :-)
19.10.11
L'histoire de ma tante est épatante...
Aesop a mis un tapis de feuilles mortes dans sa boutique de la rue Vieille du Temple et j'ai sacrément envie d'aller me rouler dedans, je vois comme un petit bout de ciel bleu de ma fenêtre, j'ai changé de vernis, y a une expo dont l'intitulé me fait marrer au Mont de piété, j'ai découvert des jolies affiches que je verrais bien au mur chez le Pois chiche et un très beau film d'animation réalisé par Spike Jonze (♥) et Olympia Le-Tan...
Voilà, voilà. Je reviens dès que j'ai kèkchoz de plus intéressant à dire, hein.
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http://www.imagekind.com/best-selling-art-prints |
Spike Jonze: Mourir Auprès de Toi on Nowness.com.
12.10.11
Mignonne allons voir si la rose...
Mon petit, l'heure est grave. Le Pois chiche me rend chèvre, le ciel est gris sale, la maîtresse a un sérieux problème de communication avec les parents, le Brun est angoissé, je surnage dans un océan de papiers administratifs à remplir, je pense à Filles perdues cheveux gras chaque fois que je me regarde dans le miroir, bref j'ai le moral dans les chaussettes. Pour ne pas céder totalement à la morositude ambiante, je fais des listes de petits plaisirs...
Déjeuner avec mon Pois chiche, les yeux dans les yeux, au café du coin, quand la maîtresse fait grève. Lui lire La Grève des moutons, une histoire de Jean-François Dumont qui explique la notion de conflit social aux enfants de façon intelligente et drôle.
Manquer le show case de Random Recipe à l'Alimentation générale et sourire malgré tout en voyant le Brun rentrer avec un bouquet de roses. Voir, ce matin, qu'elles se sont ouvertes et m'extasier devant ce vieux rose poudré, si délicat.
Craquer pour trois nouveaux vernis Mavala et changer de couleurs tous les jours...
Lire un livre qui a une couverture de roman de gare, mais qui se dévore d'une traite et te prend aux tripes. D'acier, de Silvia Avallone.
Allez, ça ira mieux demain.
7.10.11
Last exit to La Guigne (épisode 1)
Tout a commencé vendredi. Avec le Brun, on devait occuper gentiment la soirée et une bonne partie de la nuit en buvant moultes boissons alcoolisées avec des adultes nulliparts dans des lieux où tu n'as pas le droit d'entrer si tu fais moins d'un mètre vingt et que tu ne sais pas prononcer correctement le mot "anticonstitutionnellement". Et pour que tout soit parfait jusqu'au lendemain, on avait convenu de déposer le Pois chiche pour le week-end chez sa grand-mère paternelle. J'aurais dû me douter que les dieux mijotaient un mauvais tour quand la mère du Brun a appelés pour dire qu'elle avait un lumbago et qu'elle souffrait le martyre. Bye-bye, soirée de folaï. Pas question de sortir tous les deux si l'un d'entre nous doit se lever à 7 h le lendemain matin pour faire du puzzle jusqu'à ce que mort s'ensuive. Mon deuxième prénom étant Sacrifice, je me dévoue pour rester à la maison (le Brun te dirait que c'est parce que j'étais déjà sortie deux fois cette semaine et qu'il s'agissait d'une fête chez des amis à lui, mais c'est parce que son deuxième prénom est Ingrat).
Une fois le Pois chiche couché, je me love tranquillement dans le canapé pour me faire une soirée télé. Manifestement, les voisins du dessous ont organisé une petite sauterie, j'entends la musique par la fenêtre ouverte. Au moment où je me couche, vers minuit, ils sont en train de massacrer Jump Around. Pendant qu'Everlast se retourne dans sa future tombe, je tourne dans mon lit en cherchant le sommeil.
1 h 00, tiens j'ai dû somnoler quelques instants, ils sont passés du best-of des années 90 à la techno. Cool.
2 h 00, je craque. Je me lève, j'enfile le premier truc qui me tombe sous la main, je mets mes lunettes de vieille taupe et je vais sonner. Sauf qu'il est déjà trop tard, grossière erreur de débutante. Je me retrouve face à un gentil jeune homme très imbibé qui répète après moi en balbutiant et en comptant comme il peut sur ses doigts : "Alors 1, on ferme les fenêtres et 2, on baisse le son. Surtout, n'hésitez pas à descendre s'il y a encore un problème." Voilà voilà, on n'a qu'à faire comme ça. Si je redescends, je sors ma machette jamaïcaine.
2 h 10, David Guetta fait trembler le plancher. Je regarde à la fenêtre, c'est grand ouvert à l'étage en dessous.
2 h 11, je me transforme. Je remets mes lunettes et je redescends.
2 h 13, je cogne comme une brute à la porte. Quelqu'un ouvre. Je suis pas physionomiste, je n'essaie même pas de savoir si c'est un de mes voisins. Je me mets à brailler direct : "TU TE FOUS DE MA GUEULE ? JE T'AI DEMANDÉ DE FERMER LA FENÊTRE IL Y A CINQ MINUTES ! (si ça se trouve, c'est pas à lui que j'ai demandé, mais on va pas chipoter) DEMAIN MATIN, JE DESCENDS A 7 H ET TU VAS FAIRE DES PUZZLES AVEC MON GAMIN, PIGÉ ?"
Je remonte l'escalier sans même écouter la réponse. Avant de fermer la porte, j'entends une voix affolée me lancer : "Pardon, madame !"
2 h 25, la musique s'arrête et tout le monde s'en va. Je leur ai pourri leur fête, je suis officiellement devenue la vieille relou du dessus. M'en fous, je dors.
Je tiens à préciser que quand le Pois chiche s'est réveillé à 6 h 30 (oui, oui, tu as bien lu) le lendemain, alors que le Brun n'était même pas encore rentré... eh ben, je ne suis pas descendue avec les puzzles et je l'ai empêché de courir partout dans l'appart en tapant très fort des pieds. Tu vois, il y a un coeur qui bat sous cette enveloppe de vieille mégère.
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