"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


13.8.11

A fond de train



Les vacances, c'est un sujet douloureux, à la maison. Parce que le Brun n'aime pas ça.

♫ Vous venez d'entrer dans la quatrième dimension ♫

Oui, tu as bien lu. Le Brun n'aime pas les vacances. Tu savais qu'il y avait des gens qui n'aimaient pas les vacances ? Moi non plus. Eh bien crois-moi, c'est pénible. Par contre, il aime la montagne. (Or pour ma part, si tu as lu ma vie mon oeuvre en trois volumes, tu sais désormais que je ne skie pas) (remarque bien que si je savais rider comme le Brun, j'adorerais ça) (c'est la phase apprentissage qui m'emmerde). Comme tu l'auras deviné, elle préfère l'amour en mer. La plage. Le sel dans les cheveux. Les vagues qui te lèchent les pieds. Le sable entre les orteils. Les nuages qui se balancent dans le ciel au rythme de la houle quand tu fais la planche. L'odeur de la crème solaire. Les cris des gamins qui s'évanouissent quand tu sombres doucement dans le sommeil sur ta serviette... La mer, quoi.

Sauf que le Brun, il n'aime pas trop trop ça, la mer. Il a chaud, il cherche de l'ombre, il s'ennuie, y a trop de vent pour lire, les gens l'énervent, le soleil l'éblouit, il a chaud, l'eau est trop froide, il a faim, il veut jouer au ballon, il a du sable dans son maillot, il a chaud, il en a marre, il veut rentrer, ça fait des heures qu'on est là... Quant au Pois chiche, il a du sable dans ses sandales et il veut pas se baigner parce que c'est froid. Finalement, il veut bien se baigner, mais que les pieds. Et une fois qu'il a les lèvres bleues et qu'il tremble comme un parkinsonien en phase terminale, il refuse catégoriquement de sortir de l'eau. Après, il veut faire un château, mais c'est toi qui le fais. Il a soif. Il a faim. Il a chaud (tiens, ça me rappelle quelqu'un). Il veut pas mettre son chapeau. Il veut bien que tu lises, mais seulement si c'est un Barbapapa... J'ai longtemps cru qu'à terme, le petit d'homme et son père s'occuperaient mutuellement, m'offrant ainsi de longues heures de lecture à peine interrompues par des cris enthousiastes après un bref coup d'oeil à leur château de sable. Bien sûr, bien sûr. Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu... Vas-y, tu peux te gausser.


Alors en tant que chef des vacances (comprends que c'est moi qui dois tout organiser), j'ai fini par renoncer à la Thaïlande, au Canada, à l'Italie, à l'Espagne et au Portugal pour me rabattre sur le Lot et la Bretagne. Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, la France est un merveilleux pays et j'étais absolument enchantée d'en visiter des recoins encore ignorés. C'est juste qu'au départ, j'étais partie sur un truc plus ensoleillé dépaysant, vois-tu. Bref.


Du coup, on a pris le train. Beaucoup. Des heures et des heures des jours et des années même de train. A défaut de m'immoler par l'eau devant chez Météo France, j'ai entrepris de combler le déficit de la SNCF à moi toute seule. Ah ça, je peux te dire qu'on l'a sillonné en long, en large et en travers, le réseau de chemin de fer français, de Paris à Lyon, de Lyon à Cahors via Montpellier et Toulouse, de Cahors à Paris, et enfin de Paris à Guingamp via Rennes, aller et retour.

Voilà, voilà, tout ça pour te faire savoir que le Brun et moi-même sommes désormais champions du monde en divertissement de demi-portion dans le train TOUTES catégories confondues, du compartiment zen à la voiture bar en passant par les relais H et le café de la gare. La preuve par l'image... (et la suite au prochain numéro)





22.7.11

Foutraque



C'est dommage, j'étais partie pour te faire un billet à l'image du temps... J'avais trouvé quelques idées plutôt pas mal à base de pluie sur la ville, de mon coeur qui sans amour et sans haine a tant de peine, de ciel bas et lourd qui pèse comme un couvercle, un vrai petit bijou, je te dis que ça. Sauf qu'entre temps, j'ai découvert que je m'étais fait doubler par Paul et Charles, ces vieux chacals. C'est quand même fou le français ! Y a pas moyen d'écrire un truc un peu joli sans que quelqu'un l'ait déjà écrit avant toi. Bref.

Du coup, je sais pas. Chuis plus inspirée. Je peux même pas te parler de mon Pois chiche, sujet inépuisable s'il en est, vu qu'il s'éclate chez ma mère depuis 10 jours et que la plus longue phrase que j'ai réussi à lui soutirer au téléphone, c'est : "Je peux pas te parler, je fais pipi sur les fleurs." Suivi d'une espèce de bruit indistinct qui ressemblait à "Mchhhhhm". Je t'avoue que je me suis demandé s'il n'avait pas joint le geste à la parole en urinant sur le combiné... Dans le doute, je préfère penser qu'il m'envoyait un baiser pour clore cette passionnante conversation.

J'en profite quand même pour te dire que je suis allée voir Chico & Rita, un très joli film d'animation espagnol. Et comme je suis assez peu douée pour la critique de cinéma, je te conseille d'aller lire cet excellent article du Monde (clic) qui te dira tout le bien que j'en ai pensé. Et j'ajoute même la bande-annonce, pour te mettre l'eau à la bouche.



Si tu vis sous les mêmes latitudes que moi, tu as sans doute remarqué la pluie, le ciel gris, l'été pourri, etc. J'imagine donc que toi aussi, tu as le moral dans les chaussettes (en poil de chameau, vu la température actuelle). Personnellement, je fais le combo grands travaux, état proche de l'idaho et compte en banque à zéro.



Mais j'ai déjà pris une décision radicale. S'il pleut pendant toutes les vacances, sache qu'à mon retour, j'irai m'immoler par l'eau devant Météo France. Sur ce, à dans quinze jours.

13.7.11

Zéro Pointé !



Et voilà, la crèche, c'est fini (Capri aussi, rapport au fait que le paysage le plus romantique de nos vacances se situera sans doute entre Cahors et Guingamp, mais c'est une autre histoire...)

Lundi matin, c'était le dernier jour du Pois chiche. Alors on avait préparé des petits sachets individuels de sablés faits maison pour remercier les dames de la crèche et j'avais aussi acheté une boite de macarons pour les dames de la cantine. Je sais, je sais, moi aussi ça me fait un peu penser aux dames du bois de Boulogne tout ça... Ah non, pas toi ? Au temps pour moi. Toujours est-il que c'est comme ça qu'on les appelle, à la maison. Fier comme un bar tabac, le Pois chiche tenait absolument à donner les macarons lui-même. Sauf qu'hélas, erreur fatale, il a tendu la boite à une des dames de la crèche.
Imagine la honte quand j'ai dû la lui reprendre en disant : "Euh non, ça c'est pas pour vous. C'est pour... Pour les dames de la cantine, quoi." C'est comme ça que j'ai découvert qu'on parle plutôt de "l'équipe technique". Et que les dames de la crèche sont en fait des "auxiliaires de puériculture". C'est vrai que maintenant que j'y pense, "dame de la crèche", ça le faisait moyen pour Bernard...
Enfin bref, pour en revenir à nos moutons et à notre auxiliaire, je te prie de croire qu'au moment où les macarons lui ont filé sous le nez en échange d'un pauvre sachet de sablés, elle a failli me sauter à la gorge. J'ai lâchement murmuré : "C'est le Pois chiche qui les a faits..." C'était totalement faux, il s'est contenté de bouffer la pâte crue et de me niquer toutes mes jolies étoiles filantes avec ses mains pleines de doigts, mais je me suis dit qu'elle n'oserait pas me les balancer en travers de la figure sous ses yeux. Et j'ai conclu dans un souffle inaudible : "Vous avez vu, il a même écrit votre initiale dessus avec du masking tape..." avant de me rappeler qu'il ne savait pas écrire (mais qu'est-ce qu'ils leur font faire pendant ces trois ans, je vous le demande ?!) et de filer vers la sortie sans demander mon reste.

N'empêche que j'ai bien failli verser ma petite larmichette, hein ! Tout ça à cause de Lina. Une drôle de petite brunette que les enfants adorent et qui le leur rend bien. Une femme d'une gentillesse incroyable, du genre à consoler ton gosse inconsolable quand tu pars le matin et à prendre le temps de te raconter par le menu ce qu'il a fait de sa journée quand tu viens le chercher le soir. Du genre à savoir exactement quel livre choisir pour chacun des 15 petits de la section au moment de Noël. Du genre à offrir au Pois chiche une peluche Barbouille et à lui refiler en loucedé dans le casier parce que c'est IN-TER-DIT. Du genre à sanctionner les bêtises en agitant vigoureusement l'index et en grondant d'une voix qui tremble de rire : "Zéro pointé, hein !" Du genre, le dernier jour de crèche, à me tendre un cadeau pour le nain accompagné d'un petit mot qui dit : "J'ai bien rigolé cette année, avec le Pois chiche et son grand copain A. C'est grâce à ces moments-là que j'aime tant mon métier." Du genre à le faire avec les yeux humides...
Alors comme moi aussi, je lui avais apporté un cadeau un peu spécial, on s'est échangé les paquets sans rien dire avec des airs de conspiratrices. J'ai juste réussi à chevroter que je lirais le mot plus tard, parce que j'avais trop peur de fondre en larmes, et on est vite partie chacune de son côté sans se regarder davantage.

Et le Pois chiche, me diras-tu ? Rassure-toi, l'émotion ne lui a pas fait perdre le nord. Il a fait son regard de chat potté aux dames de la cantine à l'équipe technique jusqu'à ce que quelqu'un lui refile un macaron et il est allé se le boulotter dans son coin sans en donner une seule miette aux copains qui le regardaient la bave aux lèvres. M'est avis qu'il est tout à fait prêt pour l'école çui-là.

30.6.11

Burning House

"Si votre maison était en feu, qu'emporteriez-vous avec vous ? C'est un conflit entre le sens pratique, la valeur marchande et la valeur sentimentale. Ce que vous prendriez reflète vos intérêts, votre milieu et vos priorités. Considérez ça comme une interview condensée en une seule question."



Nom : Céleste
Age : 36
Lieu de résidence : Paris
Métier : Traductrice
Site internet : lesvoletsrouges.blogspot.com

Liste :
  • Mon agenda, mon appareil photo, ma musique, mes photos, mes mails, les messages des gens que j'aime, bref... mon TELEPHONE !
  • La montre que mon père m'a donnée pour me consoler de mon premier chagrin d'amour et celle offerte par le Brun pour la naissance du Pois chiche.
  • Le livre en cours, surtout si c'est un polar.
  • Un coeur offert sans raison par le Brun, l'alliance de ma grand-mère (gravée de leurs initiales et de la date du mariage - MK RW 27 octobre 1934) et ma bague de PACS.
  • Le Pois chiche.
  • Mes lunettes.
  • La tétine, le doudou et Jude le singe.
(Je tiens quand même à te signaler que ça n'est pas classé par ordre d'importance - ben tiens, sinon j'aurais mis mes lunettes en première position, qu'est-ce que tu crois ? T'as déjà essayé de sortir d'une maison en feu en fermant les yeux ?)

J'aime cette idée de condenser toute sa vie en une seule image, de se dépouiller du superflu pour ne conserver que l'essentiel... Si toi aussi, il t'arrive de t'asseoir à une terrasse de café pour regarder les gens, va donc chercher bonheur sur Burning House.

21.6.11

L'école sauvage


 Hier, j'étais au premier rendez-vous d'information pour préparer l'entrée à l'école du Pois chiche. Aussitôt arrivée, après avoir fait check d'un côté - Ouech grosse ! Tranquille ou bien ? - et tapé la discute de l'autre - 'Tain, t'as vu la tête de la maîtresse ? J'ai trop le seum, t'as vu ! -, je suis vite allée m'asseoir au fond, près du radiateur, au cas où ils auraient prévu une interro surprise...

Ah, on me souffle dans l'oreillette que ça, c'était ma rentrée en CM2. Attends voir, laisse-moi mettre de l'ordre dans mes souvenirs... Mais oui, maintenant que j'y repense, hier soir, j'étais plutôt assise sur les genoux du directeur tout devant et même que j'ai un peu raté la présentation parce que je cherchais désespérément une question hyper intéressante à poser, histoire de me faire bien voir de la maîtresse. Bon, finalement j'ai rien trouvé, alors je me suis contentée de fayoter à la fin de la séance en allant la remercier. De quoi ? Je dois avouer que je n'en sais fichtre rien moi-même (peut-être de ne pas être cette jeune institutrice par ailleurs charmante que j'ai croisée à un dîner et qui s'est exclamée avec une surprise sincère, en voyant une petite fille d'un an pleurer : "Ah, ça pleure encore à cet âge-là ?"), mais là n'est pas la question. Je te ferais remarquer que cette femme va bientôt affronter 28 gamins de trois ans toute seule. Permets-moi de te dire que j'ai hésité à lui claquer la bise. Je l'aurais fait si elle avait été plus joli garçon.

Bref, je m'égare... Le problème, c'est que je me suis peut-être un peu avancée en inscrivant le Pois chiche à l'école. Parce qu'au train où vont les choses, je vais devoir me mettre aux couches lavables si je veux épargner une partie de la forêt amazonienne au cours des seize prochaines années. (Au lycée aussi, ils exigent qu'ils soient propres ?)


En fait, je fais genre même pas mal parce que t'es là, mais je te prie de croire que je n'en menais pas large, hier soir. Rien que de penser au dernier jour de crèche qui approche à grands pas, j'ai comme une boule, là, au creux de l'estomac. Après tout, c'est la première page de sa vie qui se tourne. C'est quand même quelque chose, non ? Heureusement, le Pois chiche a déjà entrepris d'apprivoiser sa future école. La dernière fois qu'il est passé devant avec le Brun, il a posé la main sur le mur en disant : "Tu vois papa, il faut la caresser tout doucement..."

18.6.11

Sleeping Beauty


On dirait parfois que les bons génies de l'internet mondial volettent au-dessus de mon blog telles les bonnes fées sur le berceau de la Belle au bois dormant.
D'abord, à la Saint Valentin, Julia m'a offert une broche Poupiya en récompense d'un poème d'une qualité littéraire assez exceptionnelle, disons-le (je suis en pourparlers avec Gallimard pour une publication nationale...).
Puis à Pâques, La maîtresse en maillot de bain m'a envoyé mon poids une surprise en chocolat. Tu t'en souviens sans doute moins bien que moi, puisque tu n'as pu y goûter qu'avec les yeux (hinhinhin).
Et là, pour la Pentecôte, c'est Milouze qui m'a gâtée. Enfin, en l'occurrence, c'était plutôt pour fêter son 5ème Blogday, mais toujours est-il que le Pois chiche a eu droit à une magnifique paire de chaussons Collegien que nous nous sommes empressés de baptiser Dupont & Dupont. Reste plus qu'à le convaincre d'abandonner les abominables Croc's Spiderman achetées par ma mère, celles-là même avec lesquelles il a tenu à dormir pendant toute une semaine... Ouais, c'est pas gagné.

Alors les filles, vous vous reconnaissez ?

                                                 

15.6.11

Marathon mum



SAMEDI
07 h 15. Le Brun doit aller travailler, ce matin. Je cours prendre ma douche avant que... "Maaaaaman ! J'ai maaaaal dormi !" Ah. Tant pis, j'attache mes cheveux gras et je force sur le déo.
11 h 22. Crois-le si tu veux, mais la braderie PetitHood est à deux pas du parc. Sur les bons conseils de cette tentatrice d'Eve, je vais y faire un petit tour et le Pois chiche repart en arborant un nouveau teddy avec un hot-dog dans le dos. Fier comme un bar-tabac... jusqu'à ce qu'il réalise qu'il répondra désormais au doux nom de la Saucisse.
12 h 01. Le samedi, c'est fiesta, on déjeune chez le Chinois.
13 h 06. "Dors, je le veux ! Dors !" Appelle-moi Majax, une grande carrière m'attend dans l'hypnose.
13 h 48. Adieu veaux, vaches, cochons, grand cirque du Soleil et Foire du trône : la Saucisse chantonne gaiement dans son lit depuis 40 minutes. Adieu la sieste.
16 h 02. Le Brun a accepté de venir avec nous au menu enfants de Sochickidz, dans le sublime hôtel particulier qui abrite le salon de thé Bonpoint. Arrivés devant, je prends moult précautions pour lui annoncer le prix de l'entrée. J'explique que TOUS les bénéfices seront reversés à l'ASPREPH, association de soutien aux parents et à la recherche en hépatologie pédiatrique, que la Saucisse va faire un atelier pâtisserie GÉNIAL et qu'en plus, on va manger des trucs troooooop bons...
16 h 03. Le Brun part faire un tour dans le quartier.
16 h 15. Ma copine Alex et moi sommes sous le charme de l'adorable Marius. Les deux petits ont une sucette et boivent du Champomy, c'est le plus beau jour de leur vie. Quant à l'atelier pâtisserie, je tiens à proclamer publiquement que Gaëlle, la jeune femme qui l'animait, est une héroïne des temps modernes, même si la Saucisse n'a pas bien compris l'intérêt d'étaler la compote de pommes et les poires sur de la pâte au lieu de les manger tout de suite... Gérer dix gamins dont au moins trois d'à peine trois ans, moi je dis qu'elle assure graaaaaave ! De mon côté, j'ai goûté une pomme au four à se damner, des macarons au chocolat, des muffins salés, des verrines au spéculoos... Bref, tu imagines mon bonheur (oui, faut que tu l'imagines parce que j'avais oublié mon téléphone et je n'ai donc pas fait de photos).
17 h 50. Le Brun revient nous chercher...
17 h 51. La dame de l'ASPREPH insiste pour lui faire payer une participation en le voyant avec la tartelette de la Saucisse à la main. Je te rappelle qu'il est passablement grognon, qu'il est juste venu nous chercher, qu'il ne reste plus rien à manger et qu'on a quand même déjà lâché 50 € à deux pour l'association.
17 h 53. Le Brun balance la tartelette et tourne les talons. Je rassemble nos affaire pendant que la Saucisse réclame sa tartelette à corps et à cris. Prise de remords Pas rancunière, la dame lui en donne deux.




DIMANCHE
07 h 45. "Maaaaaaaaman ! J'ai maaaaaaaal dormi !"


LUNDI
07 h 15. "Maaaaaaaaman ?!"
09 h 00. Driiiing. Mes neveux sont là. Figure-toi qu'ils préféraient passer la matinée avec moi plutôt qu'avec la baby-sitter. Rhaaaaa, le piège. Je n'ai pas eu le cœur de refuser.
10 h 00. Je les colle devant Amélie Poulain.
10 h 27. Des ébats passionnés ébranlent le café des Deux Moulins. Je m'éloigne discrètement pour laisser le Brun répondre aux éventuelles questions de ma nièce de 6 ans.
10 h 53. Audrey Tautou s'imagine en train de mourir vieille et seule. Devant les yeux humides et l'air traumatisé des deux enfants, je m'empresse d'aller étendre le linge.
14 h 30. Alelluia, la baby-sitter vient chercher les petits et la Saucisse fait une sieste.
14 h 32. "Maaaaaman !" Ah non, au temps pour moi...
16 h 00. On décide d'aller voir l'expo Anish Kapoor au Grand Palais. Trop fiers d'avoir pris des billets coupe-file en découvrant la queue qui serpente presque jusqu'à l'entrée du métro.
16 h 05. Ah. Il faut aussi faire la queue pour entrer dans l'installation.
16 h 40. Enfin à l'intérieur ! Je me sens gagnée par une émotion presque mystique. La Saucisse aussi : "Maman, c'est la maison des Barbapapa !"
16 h 47. Un monsieur très nerveux pousse des cris d'angoisse en voyant mon fils jouer avec sa Bagheera en plastique sur la paroi. "Elle ne fait que quelques millimètres ! S'il la transperce, on va tous mourir." J'avoue que là, tout de suite, le repos éternel est un concept qui me plaît assez. Mais hélas, mon brave homme, nous n'aurons pas cette chance.
17 h 00. On décide d'aller boire un verre au Palais de Tokyo.
17 h 34. Le Palais de Tokyo est fermé.
18 h 45. On décide de rentrer en Batobus. Les enfants sont surexcités et j'envisage de vendre le mien pour payer mon billet.
18 h 51. Le Batobus, c'est un peu le repos éternel... en plus chiant. La Saucisse ne s'intéresse absolument pas au paysage et je lui lis la recette du gâteau de bonbons (crois-moi sur parole, tu ne veux pas savoir) pour passer les... accroche-toi bien... 50 MINUTES de trajet qui nous séparent de l'Hôtel de ville.
19 h 18. On a mangé la dernière galette de céréales et on s'est tous cotisés pour acheter une mini bouteille d'eau dont le prix au litre avoisine celui du Cristal de Roederer. À raison d'une gorgée par personne tous les 1/4 d'heure, on a peut-être une chance de survivre jusqu'au débarquement.
19 h 19. La Saucisse s'est sifflé la bouteille.
19 h 20. Au quai Montebello, les rats quittent le navire. Finalement, on rentre à pied.
19 h 23. Il pleut.

Pfffiou, chuis fatiguée...


 



(Spéciale dédicace à Alex, ma jolie compagne de galère !)