En ce moment, je suis en pleine effervescence... Je crée, je crée, je crée. C'est bien simple, on ne m'arrête plus. Par contre, je dois reconnaître que je reste assez lente, créativement parlant. Pour tout te dire, la dernière fois que je me suis lancée dans un pull pour le Pois chiche, à l'époque où il mesurait moins d'un mètre les bras en l'air, ça a fini... Ben, ça n'a pas fini, en fait. Il m'attend toujours sagement dans son petit sac (le tricot, pas le Pois chiche), accroché à la poignée de la porte du salon. Précisons tout de même qu'à côté de mes aiguilles, un coton-tige a des faux airs de Rocco Siffredi. Je suppute hein : tu imagines bien que je n'ai jamais vu le membre de Rocco Siffredi... Ou alors uniquement à l'époque où j'avais une carte noos piratée qui me donnait accès à
TOUTES les chaînes câblées. Je t'ai déjà parlé de la version porno d'Olive et Popeye ? Un grand moment de télévision. Mais je m'égare.
Le fond du problème, c'est surtout que si je sais - à peu près - tricoter, je ne sais pas du tout DÉ-tricoter. A la moindre erreur, je suis bloquée. Soit j'apporte le schmilblick à ma mère et je fais semblant de ne pas voir quand elle reprend les trous en douce, soit je laisse tomber. Généralement, je laisse tomber.
Mais figure-toi que la semaine dernière, j'ai été invitée pour la première fois de ma vie à un tricothé (je te laisse visualiser la tête du Brun quand je lui ai annoncé que j'allais passer l'après-midi à boire du thé avec des filles et qu'on allait toutes tricoter de concert... Je crois que c'est uniquement la longue expérience que j'ai acquise sur le câble qui m'a permis de sauver notre couple). Au départ, j'avais prévu de venir avec mon bracelet brésilien. Ah, je t'ai pas dit que je m'étais remise aux bracelets brésiliens ? Je crée, je crée, tu vois. Et puis et puis... Peur du ridicule ? Envie de me dépasser ? Émulation ? Nul ne le saura jamais, mais j'ai replongé. Sauf que cette fois-ci, je tricote avec des
GROSSES aiguilles. Et de la
GROSSE laine. Au point mousse. Et toujours pour le Pois chiche. J'ai donc bon espoir de te mettre une photo pour Noël.
Bon, je m'éparpille complètement. Parce qu'à la base, ce que je voulais, c'était te parler de mes tifs. Après avoir longuement compilé toutes sortes de tresses ultra-sophistiquées sur Pinterest, je me suis enfin lancée dans les travaux pratiques. Avant-hier soir, on a retrouvé des copains au resto, mais je crois bien que j'ai passé ma soirée aux toilettes à admirer ma coiffure. Jusqu'au moment où je me suis rendu compte que mon voisin de table était un dealer de veuch. Oui, oui, tu as bien lu. Il gagnait sa vie en achetant et en vendant des cheveux. Crois-moi si tu veux, mais le commerce des extensions est un métier à haut risque. Le trafic de diamants, à côté, c'est du pipi de chat. J'ai découvert que le mec s'était fait
BRAQUER en Amérique du Sud parce qu'il avait essayé d'acheter des cheveux sans passer par ses intermédiaires habituels.
JE TE JURE que je n'invente rien. Un vrai pro : il m'a jaugée d'un simple coup d'oeil :
"Mouais... Le cheveu est pas mal, il y a une belle masse. Mais c'est sec, tout ça. Tu n'entretiens pas assez." Il m'a même confié LE secret du cheveu. Et comme je suis pas chienne, je veux bien partager. Tu misais tout sur l'alimentation, la brosse ou l'après-shampoing ? Que nenni, malheureuse ! Le secret du cheveux, c'est l'eau. Lave-toi la tête à l'eau minérale et ta toison sera aussi soyeuse que celle de Lassie. Ne me remercie pas, c'est cadeau.
PS : toi qui as débarqué ici en tapant "membre", "rocco siffredi", "chienne" et "toison soyeuse" sur googeul, ne sois pas trop déçu. La prochaine fois, je te raconterai Olive et Popeye...