"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


25.3.11

Fast forward

J'ai adoré Persepolis, de Marjane Satrapi. J'aime les histoires dans l'Histoire, j'aime quand le récit s'inscrit dans un contexte plus vaste. N'importe où ailleurs qu'en Iran, cette gamine avec ses Nike et son badge de Michael Jackson serait juste drôle et attachante. Là, écrasée par la silhouette noire des gardiens de la révolution, elle est bouleversante. Mais il y a une scène qui m'a particulièrement touchée et qui est, pour le coup, intemporelle. Comment te dire qu'à part le grain de beauté sur le nez, ça pourrait être moi...

"Entre l'âge de quinze et seize ans,j'ai grandi de dix-huit centimètres. C'était impressionnant. Ma tête changeait aussi de façon particulière. D'abord mon visage s'allongea. Puis mon oeil droit grossit, talonné par mon menton qui doubla de longueur. Ensuite ce fut ma bouche. Ma main droite, mon pied gauche. Encore aujourd' hui, celui-ci fait une demi-pointure de plus que mon pied droit. Evidemment, mon nez tripla de volume, et fut décoré par un énorme grain de beauté. Puis mon menton avança, majestueusement, pour reculer quelques mois plus tard et retrouver sa position initiale. Pour finir ma poitrine se développa à l'avant, et mon centre de gravité fut rééquilibré par le poids de mes fesses. Bref, j'étais dans une période de laideur sans cesse renouvelée."
(Persepolis, Tome 3. L’Association, 2007)

Forcément, c'est mieux avec les images, mais je n'ai pas trouvé la page en question. Pour me faire pardonner, je te mets un joli court-métrage sur le même sujet.


One Minute Puberty from bitteschön.tv on Vimeo.

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