Bon, je ne te cache pas que depuis que le Pois chiche est scolarisé, les rentrées sont devenues plus rock'n'roll par ici. Surtout quand j'arrive à Paris le 2 septembre sans même avoir commencé à chercher la perle qui ira récupérer mon fils et sa copine la Croquette à la sortie de l'école et qui les divertira intelligemment tout en les empêchant de mettre sens dessus dessous la chambre, qui est après tout la seule pièce encore à peu près salubre de notre appartement. Tu peux me croire, c'est un challenge.
Pourtant, les candidats ne manquent pas... Il y a, par exemple, la fille qui n'est jamais venue à l'entretien et à qui j'ai laissé un message furibard parce qu'elle n'avait même pas daigné nous prévenir. Réponse de l'intéressée quelques
Qu'importe ! Tu persévères et bon an mal an, après quelques hauts et d'innombrables bas, tu signes enfin un contrat. A toi les après-midi de boulot ininterrompues et les déjeuners qui s'éternisent, la vie ne sera plus désormais qu'un long fleuve tranquille - te dis-tu, dans ton immense naïveté. Grossière erreur ! Tu viens d'entamer un parcours de rafting en apnée, petit scarabée. D'ailleurs, quand Machinette - appelons-la comme ça pour la commodité du récit - a fait une demande d'ajout Facebook à la maman de la Croquette à 17 h 09 dès le deuxième jour, on aurait dû se douter qu'il y avait une couille dans le potage.
Sans même parler des 7 000 textos qu'elle nous envoyait chaque soir pour poser toutes les questions
Et comme la méthode Coué n'a qu'un temps, on a eu beau se répéter en boucle elle-est-bien-tout-va-bien, il a quand même fallu se rendre à l'évidence quand pour la troisième fois, des parents bien intentionnés nous ont signalé que les deux nains étaient livrés à eux-mêmes. Nos relations se sont ensuite rapidement détériorées, jusqu'au jour où le Brun est arrivé au parc plus tôt que prévu et qu'il a passé un bon quart d'heure à jouer avec le Pois chiche et la Croquette dans le bac à sable sans qu'elle lève un instant les yeux de son téléphone. Exit, Machinette.
Je te rassure, depuis on a retrouvé une jeune femme qui a l'air super et que les enfants adorent. Mais quand même, ça m'aura bien fait suer, cette histoire. Je n'ai d'ailleurs pas manqué de m'en plaindre ad nauseam à tous ceux qui avaient le malheur de m'adresser la parole, ces derniers temps.
Et puis, je suis tombée sur Liberté Egalité Maternité, le blog d'une sage-femme qui raconte ses missions humanitaires dans des pays en guerre. C'est parfois drôle, souvent émouvant. Voire bouleversant - comme ICI. Ça m'a - un peu - remis les idées en place.