"C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule."


29.11.11

Pomelo !


 J'ai découvert il y a peu la série des Pomelo, grâce à la Blonde. C'est beau, c'est intelligent et ça a surtout une qualité que j'apprécie beaucoup dans la littérature ou le cinéma dits "jeunesse", c'est qu'il y a plusieurs niveaux de lecture. J'entends par là que le Pois chiche ne rigole pas pour les mêmes raisons que moi. Comme dans Le Monde de Némo, si tu veux. Quand tu te mets à ricaner devant les mouettes qui piaillent "A moi ! A moi !", c'est - un peu - pour faire savoir au reste de la salle que tu as capté la référence hitchcockienne. Mais le reste de la salle - c'est-à-dire le Pois chiche - est trop occupé à se gondoler sur le canapé en repensant à la scène où Mme Goéland prend une explosion sous-marine pour un prout de M. Goéland pour noter ta vaste culture cinéphile. Le reste de la salle ferait mieux d'aller voir un spectacle de Bigard, moi je dis... Bref, je m'égare.

 Tu l'as compris, j'aime beaucoup Pomelo. Nous avons commencé par le dernier né de la série, à savoir "Pomelo et les couleurs". Après un gros succès auprès du nain, nous avons poursuivi avec "Pomelo est amoureux", "Pomelo voyage" et le magnifique "Pomelo grandit". Tous de la même qualité, mais un chouïa complexes pour un enfant de trois ans. Là où les choses deviennent merveilleuses, c'est que samedi, le Brun et moi-même avons emmené le Pois chiche voir les vitrines de Noël du Bon marché - qui sont toutes pourraves, mais c'est une autre histoire. Et en arrivant à la librairie, que vois-je ? Benjamin Chaud en personne, en train de dédicacer ses livres ! J'ai aussitôt embarqué "Pomelo et les contraires" et surtout "Une chanson d'ours", son dernier ouvrage, qui a manqué de peu le prix du meilleur album 2011 à Montreuil et qui est encensé un peu partout. Bon, pour être tout à fait honnête, le Pois chiche a vite divagué vers les Barbapapa et c'est à peine s'il a jeté un oeil sur le dessin. Les enfants, c'est rien que des ingrats. Si j'avais su, j'aurais dit à Benjamin de me le dédicacer à moi.





17.11.11

At Last!



Enfin, mon amour est venu. Ma solitude a disparu et la vie chante pour moi. Oh oui, enfin ! Le ciel, là-haut, est limpide. Mon coeur frémissait tout bas, le soir où mes yeux se sont posés sur toi. J'ai trouvé un rêve à qui me confier, un rêve qui m'appartient. J'ai trouvé un émoi où poser ma joue, un émoi qui me semble fou. Oh oui, quand tu as souri... Tu as souri et le charme a agi. Et nous voilà tous deux, au paradis. Car tu es mien. Enfin !

6 ans et un Pois chiche plus tard, sache mon Brun que mon coeur continue de frémir tout bas chaque fois que mes yeux se posent sur toi...

7.11.11

La mère amère


 J'entends ses pleurs résonner dans le couloir du métro avant même de la voir. Une femme âgée la tire par la main tandis que derrière, une autre plus jeune monte les escaliers avec une poussette dans les bras. La fillette doit avoir deux ans et demi et cherche clairement à excéder ses compagnes. Sa mère semble d'ailleurs à bout de patience...
Arrivée sur le quai, je monte dans le métro et je m'assieds sur un strapontin. Elles entrent dans le wagon quelques instants plus tard, juste avant la fermeture des portes. Pendant que la plus jeune installe la petite sur une banquette, la vieille dame tente en vain de replier la poussette. L'autre la lui reprend des mains : "Mais non, maman. Laisse-la ouverte." Elle s'installe sur un strapontin. La grand-mère s'assied sur la banquette à côté de sa petite fille, qui se met aussitôt à pleurnicher. "Nan, pas toi !" Après avoir argumenté quelques instants, la mère finit par la prendre avec un soupir exaspéré et la pose dans la poussette, face à elle. Elle fait signe à la vieille dame de la rejoindre. La petite pleure de plus belle. Elle veut la place de sa grand-mère. Elle se débat pour sortir de la poussette et braille à pleins poumon. La vieille se lève en râlant et sa fille l'engueule : "Il ne faut pas céder ! Ce n'est pas elle qui décide, quand même !" Mais tout en parlant, elle attrape l'enfant et la pose rudement sur le siège. "Voilà, t'es contente ? T'as encore gagné !"

La grand-mère vient s'asseoir à côté de moi. Elle a le regard dur et la bouche pincée des gens à qui la vie n'a pas beaucoup souri. Elle lance à sa fille, par dessus la tête de la gamine : "Je t'avais bien dit qu'il fallait pas l'emmener." Avant d'ajouter d'une voix pensive : "Elle a jamais été belle, comme petite... Qu'est-ce qu'elle ressemble à son père !"

Et soudain, j'ai compris pourquoi la môme voulait tellement l'emmerder.